mercredi 21 juin 2017

Des fruits ensoleillés au milieu des ruines

Oublions un instant la guerre pour nous enivrer de soleil


Depuis plusieurs semaines, les arbres des rues et venelles d'Oktyabrsky regorgent de fruits colorés et juteux dont les fulgurantes saveurs tentent de nous faire oublier le temps d'une bouchée l'âpreté d'un quartier délabré par 3 années de guerre lasse..

Difficile de résister à l'envie de flâner entre les ruines calcinees, le nez perdu dans les branches ployées sous les fruits et le chant des oiseaux....

Le Solstice est certainement une des fêtes majeures et universelles des peuples fondateurs de la civilisation européenne, et même après les vagues migratoires des religions abrahamiques venues semer la division et le chaos en Europe, des femmes et des hommes continuent les 21 juin à perpétuer les traditions du feu solaire...

Saluer cette journée solsticiale où les Hommes autrefois savaient un instant mettre de côté leur folie suicidaire pour goûter les cadeaux de leur Terre mère universelle....

Erwan Castel, païen 

Le Soleil reviendra !



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S'il vous plaît, pour m'aider dans le travail de réinformation et l'aide engagée auprès des habitants sinistrés de mon quartier

Si l'argent est le nerf de la guerre il est malheureusement également aussi celui de la réinformation pour laquelle j'ai décidé de me consacrer seul et à plein temps malgré une absence actuelle de revenus et une censure de mon travail par les agences de presse occidentales collabos, mais également par des crapules, jaloux ou obsédés du monopole de l'information venus jouer les vautours dans le Donbass..

Au delà de mes besoins de subsistance (8 000 roubles par mois (150 euros au taux de change local) j'utilise les dons supplémentaires pour aider des personnes isolées et des familles de mon quartier.

Suite aux actions calomnieuses de militants pro ukrainiens qui engagent des procédures de fermeture de comptes bancaires, je vous demande de me contacter par mail : alawata@gmail.com pour que je vous transmette l'adresse où m'adresser les dons éventuels.

Observation : la plus petite somme (équivalent à celle d'un paquet de cigarette) est la bienvenue et vitale ici.

En vous remerciant par avance de votre soutien moral et matériel

Bien à vous

Erwan



Si vous désirez participer aux actions menées par "Urgence Enfants du Donbass" vous pouvez contacter Emmanuel Leroy et envoyer vos dons à l'adresse aux coordonnées au lien suivant : 



mardi 20 juin 2017

Une soirée sur le front Nord

Chroniques d'Oktyabrsky 10



Devant le regain d'activités militaires sur le front Nord de Donetsk, j'ai décidé de visiter les lisières Nord de mon quartier, cette semaine du côté Est, entre un aéroport qui est bombardé quotidiennement et un village de Spartak où les accrochages et pilonnages sont à nouveau quasi permanents depuis environ 2 semaines.

Au départ je me suis dirigé vers la rue Stratanovtov, cette artère Est-Ouest qui relie Spartak à Peski en longeant la zone aéroportuaire complètement en ruine aujourd'hui. dans cette fine ceinture nord complètement détruite survivent quelques personnes âgées et même à ma connaissance 2 familles dont les maisons, telles des navires que l'on colmatent sans arrêt au milieu d'une tempête, leur offrent encore un abri précaire et dangereux...

Vers 20h00 des bombardements ukrainiens mais également des tirs ont frappé les positions républicaines situées à quelques pas au Nord des dernières maisons en ruines et abandonnées. Il s'en est suivi un échanges de tirs bref mais vif pendant environ 30 minutes

Ambiance des soirées "son et lumière" d'Oktyabrsky 

Les rues dans ce quartier sont tellement dévastées et désertes que les personnes croisées semblent être des fantômes surgis d'un passé pourtant proche où les rires des enfants fleurissaient les jardins tandis que leurs parents se réunissaient autour de barbecues odorants...

Au moment où j'emprunte cette petite rue entre le front et la rue Stratanovtov, les 2 ou 3 personnes qui y sont se sont réfugiées derrière les murs épais de leurs maisons, que des balles voire des obus perdus viennent encore frapper régulièrement. Il me semble déambuler dans le décor d'un film où la vie aurait disparu brutalement...


Et pourtant nous sommes bien au coeur de l'Europe et en 2017 ! :






Passant par des raccourcis je rejoins Spartak avant la tombée du jour accueilli ici aussi par des autres tirs ukrainiens qui harcèlent continuellement les positions républicaines et les quelques dizaines d'habitants (sur les 5000 avant la guerre) qui survivent au milieu de leur village martyr.

A Spartak, changement d'ambiance, après avoir salué Vika et sa grand mère, je rejoins la ligne de front en compagnie des soldats qui m'ont invité. Les positions sont aux lisières d'un quartier abandonné où des hangars crevés rivalisent en destructions avec des maisons endommagées. 

Quelques instants anonymes quelque part au Nord de Spartak
Pendant ce reportage un sniper ukrainien essaie en 
vain de nous toucher, le tir le plus proche (à 1'52") 
passant encore à plus de 20 centimètres de sa cible.

Devant nous en direction du Nord se dispersent dans l'horizon les fumées industrielles de la ville d'Avdeevka aujourd'hui occupée par l'armée ukrainienne. 

Sur les postes de combat les hommes sereins, la bonne humeur brillant dans tous les regards mais également sont attentifs car les ukrops ont des positions proches à partir desquelles régulièrement dans la journée ils envoient des tirs d'armes légères, mitrailleuses, lance-grenades ou lance roquettes, tandis que leur artillerie située un peu plus loin (Opotne) pilonne également à intervalles réguliers la zone depuis les tranchées jusqu'aux quartiers résidentiels où les derniers habitants vivent dans leurs caves.

Au bout de la rue du village la guerre a dressé un mur de terre, de pierre et de feu

Au delà, l’étroit "no man's land" devenu le royaume des renards des sangliers et de la mort

Une vie de spartiate s'organise à l'abri des bunkers 

La foi arme le courage et rappelle aux sentinelles du Donbass qu'ils ne sont pas seuls

Une vie "au jour le jour" que  rythment  les gardes, les briefings, les entretiens et les alertes

Devant les tranchées une zone polluée par la guerre et parsemée de pièges et mines mortels

Derrière les tranchées, les abris de repos où la popote et les plaisanterie soudent les hommes et soulagent la fatigue

Spartak, ses ruines, ses habitants et ses défenseurs sont devenus un symbole de la résistance du Donbass

Ici les habitants et les soldats sont à l'écoute des bruits du monde autant que de ceux de la guerre, et au fil des conversations ils me demandent souvent mon avis sur la diplomatie française qu'ils croient toujours influente sur la géopolitique internationale.

Avec beaucoup de tristesse et même de honte je leur fais comprendre que la dignité française est à l'image de leurs maisons éventrées et ouvertes aux chiens errants à la recherche d'un os à ronger... 

Ici dans le Donbass la dignité des hommes et des femmes est en revanche intacte et même certainement renforcée par une détermination et un amour d'une Liberté bafouée par Kiev depuis 3 ans...

Car si les murs sont effondrés sous les assauts de la haine et de la cupidité occidentales en revanche les citadelles intérieures sont toujours là gardiennes de traditions et de libertés européennes victorieuses !

Erwan Castel, volontaire en Novorossiya



Le lien pour lire les autres "Chroniques d'Oktyabrsky"

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Erwan

Croix Rouge à Oktyabrsky

Chroniques d'Oktyabrsky 09


Cette semaine le CICR procède à une nouvelle et semble-il dernière distribution d'aides humanitaires sur le quartier d'Oktyabrsky, essentiellement des colis alimentaires distribués à des ayants droits référencés en coopération avec les services sociaux du District de Kuybishevsky et le Ministère des situations d'urgence de la République.

La Croix Rouge est présente sur le terrain du Donbass depuis le début de la guerre et en octobre 2014 et a payé son engagement lorsque l'un de ses envoyés suisse est tué lors d'un bombardement ukrainien du centre-ville.de Donetsk. Dans le quartier où je réside au Nord de Donetsk j'ai fait la connaissance des bénévoles qui travaillent à la distribution des aides aux victimes des bombardements qui sont démunies pour beaucoup depuis le début de la guerre.


Cette aide de la Croix rouge est complémentaire à d'autres aides réalisés par des associations humanitaires, communautaires ou des privés .

Il y avait foule à 12h00 lorsque je suis revenu du quartier de Krimlosky...

Peu d'organismes internationaux s’intéressent à ce conflit caché... la Croix Rouge, fidèle à son indépendance fait exception à cette règle et honneur à sa réputation !

Erwan Castel, volontaire en Novorossiya




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Merci d'envoyer vos contributions de soutien sur le compte référencé ci après à partir duquel sont envoyés des virements vers le Donbass

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Erwan

lundi 19 juin 2017

Bombardements sur l'aéroport

Chroniques d'Oktyabrsky 08


Publié initialement sur Facebook le 19 juin 2017

Passant par l'aéroport vers 20h30 ce soir, le footing a été interrompu par des tirs importants d'obusiers ukrainiens sur l'aéroport. Plusieurs coups ont frappé les ruines de cette aéroportuaire qui fut l'orgueil de Donetsk (et de l'Ukraine) mais qui, bombardée depuis 3 ans quasiment sans interruption est devenue un champs de ruines dantesque, à tel point qu'on peut de se demander ce qui peut encore brûler au milieu de ses amas de pierres éventrées et ferrailles tordues !

Quelques minutes après nos unités en défense ont riposté sur les positions de tir ukrainiennes et depuis le silence est revenu à part quelques échanges de mitrailleuses lourdes à partir des ruines aménagées en bunkers...

Photo prise à 20h40 ce 19 juin 2017 à 300 mètres au Sud du nouveau terminal


Autour de l'aéroport le nombre d'habitats touchés par les bombardements est impressionnant : quasiment 100% des maisons ont été touchés entre le boulevard Zlotna qui desservait la zone aéroportuaire vers Dontesk et la rue Stratanovtov qui relie Spartak à l'Ouest à Peski à l'Est. Dans ce quartier Est de Oktyabrsky qui continue a être pilonné par l'artillerie ukrainienne, plus de 50 % des maisons sont aujourd'hui complètement détruites, mais il reste des personnes âgées et même quelques familles qui survivent au milieu des ruines s’efforçant jour après jour entre 2 bombardements de réparer les dégâts occasionnés par la haine kiévienne.


Erwan Castel, volontaire en Novorossiya

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Erwan

Le charme désuet de Donetsk

Embarquez dans un passé à destination de l'avenir


Publié initialement sur Facebook le 20 juin 2017

Depuis Oktyabrsky, plusieurs moyens de transports sont à la disposition de ceux qui ne veulent pas flâner à pied pendant 45 minutes pour rejoindre le centre ville....

Plusieurs lignes de "marchovkas" vieux minibus dont beaucoup roulent au gaz desservent depuis ma gare ferroviaire le centre ville mais aussi les autres districts de Donetsk.

L'autobus municipal numéro 2 offre la ligne ma plus directe, rapide et moderne, empruntant la rue Artema cette colonne vertébrale urbaine qui traverse le coeur de la cité du Nord au Sud.

Enfin il y a le tramway, dont la voie ferrée serpente à l'ombre de talus arborés dans le Nord du district de Kievsky avant de plonger à son tour vers le coeur de Donetsk passant par le moderne "Donbass arena", le vieux marché central avant de remonter vers le coeur de la ville et sa place Lénine...

Tous les quartiers de Donetsk sont sillonnés par ces vieilles machines cahotantes sur des rails entourés de pavés à l'ombre des tours altières et modernes symboles de la réussite économique de cette cité, fleuron industriel du Donbass...

Voyager dans ces vieux tramways impeccablement entretenus c'est traverser l'histoire de plusieurs générations et en même temps découvrir une cité résolument tournée vers un avenir construit autour de sa liberté défendue.

Erwan Castel, volontaire en Novorossiya


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Erwan

vendredi 16 juin 2017

Les gardiennes des ruines

Le quotidien des grands mères sur la ligne de front du Donbass

A Oktyabrsky, comme dans de nombreux villages et districts urbains situés à proximité de la ligne de front du Donbass, des habitants survivent au milieu des ruines. Parmi ces héros inconnus et silencieux de cette guerre abjecte lancée au coeur de l'Europe par l'hégémonie russophobe occidentale, sont les personnes âgées.

Fragiles et démunies, piégées par les bombardements ces personnes agèes s'accrochent à leurs lopins de terre et petites maisons où elles entretiennent souvent les souvenirs de plusieurs générations russes ayant façonné l'Histoire et le paysage de ce pays minier.


Aujourd'hui ces nobles silhouettes courbées sous le poids des années et des malheurs sont mes voisines et c'est avec fierté et tristesse mélangées que je veux ici témoigner de laur courage et de leur souffrance...

Svetlana, Tania et Ludya, 3 grands mères debout au milieu des ruines de leur rue bombardée
Sur les lisières Nord du quartier d'Oktuabrsky bordant la ligne de front survivent encore au milieu des ruines quelques dizaines de familles mais surtout ces personnes âgées isolées n'ayant ni les moyens mais aussi la volonté de quitter leur maison même lorsqu'elle est endommagée et leur petit jardin qui leur permet de survivre...

Cette semaine je suis allé à la rencontre de 2 "babouchkas" vivant dans une rue voisine et qui survivent depuis 3 ans dans leur maisons bombardées avec comme seules ressources leurs maigres pensions et l'entraide organisée entre voisins.


Tatiana, 67 ans

Tatiana était dans sa maison lorsque l'aviation ukrainienne a frappé le coeur de son quartier en 2014, à l'extérieur dans le jardin jouaient son petit fils et son fils (tous partis du Donbass depuis). Une roquette a frappé le toit de sa maison dispersant des éclats dans toutes les pièces aux plafonds déchirés. Tania a reçu alors un éclat dans le bras gauche qui fut quasi-sectionné. 
Après plusieurs opérations, cette babouchka est revenue vivre dans sa maison malgré les bombardements qui continuent depuis 3 ans. 



Lorsque je lui demande si elle a retrouvé l'usage de sa main, Tatiana en riant me dit qu'elle peut toujours faire des "Tcheboureki" (beignet traditionnel russe à la viande) cultiver son jardin et soigner ses fleurs...

Gentiment cette grand mère m'invite chez elle pour me faire visiter sa maison aux plafonds délabrés et murs troués. Si les vitres ont depuis été changées, dans les pièces les griffures des schrapnels sont toujours visibles figeant une vie blessée un jour de mai 2014...

Certes les aides humanitaires russes sont présentes, ici comme dans le reste du quartier, auxquelles il faut rajouter les colis de la "Croix Rouge" par exemple qui apporte un complément alimentaire de temps en temps. Mais le dernier maillon de cette chaîne de solidarité qui consiste à faire parvenir les matériaux et produits jusqu'aux bénéficiaires est souvent fragile voire inexistant quand il s'agit de personnes âgées sans moyens financiers ni de locomotion.
C'est ici qu'intervient la solidarité de quartier où l'entraide arrive à soulager les difficultés des uns et des autres.


Ludmila, 65 ans

Malgré une silhouette chétive trahissant des difficultés quotidiennes Luda affiche une vitalité intérieure intacte qui rayonne à travers un large sourire et des yeux pétillants. Lorsque je sors de chez sa voisine Tania, elle m'invite à son tour "Padiom padiom !" à découvrir sa maison ou plutôt les ruines où depuis 3 ans elle survit aux attaques de l'artillerie et du froid hivernal.



Rapidement cette grand mère, qui s'excuse encore du désordre de sa maison, fond en larmes lorsqu'elle me montre les pièces de sa maison plusieurs fois touchées par les bombardements et les tirs ukrainiens. 
Depuis 3 ans la vie semble s'être arrêtée dans cette maison dont les pièces ne sont plus éclairées en journée que par les déchirures du toit. 



Au milieu de la maison les restes d'un vieux fourneau à bois qui chauffait la maison gisent au sol, pas une seule pièce n'a été épargnée par les tirs ukrainiens qui ont complètement dévasté le toit, les fenêtres et les murs de cette modeste demeure.

Luda vit aujourd'hui dans une pièce qui autrefois était réservé aux chiens, malgré un toit crevé et un mur effondré par les bombardements, c'est aujourd'hui le lieu le plus "confortable" où cette grand mère prépare ses soupes et bouillies de "kacha" (plat de céréales traditionnel en Russie) qu'elle prépare en compagnie de ses voisines.


Avant de la quitter, je donne aussi à Luda 500 roubles, certes un geste misérable (moins de 10 euros) mais que j'essaye de multiplier au maximum autour de moi (dans la mesure de mes moyens) car il soulage ici grandement le ventre et le coeur de ces personnes prisonnières de l'enfer de la guerre.


Dans cette même rue pù vivent les grands mères de nombreuses maisons  sont détruites par l'artillerie ukrainienne
...où les combats, comme ici un coup direct porté par un char ukrainien sur la facade Nord de cette maison
Ces derniers jours, les bombardements ukrainiens ont à nouveau frappé durement le secteur, ainsi que hier matin le 14 juin où de nouveaux tirs ont résonné à partir de 5h30. Fort heureusement les impacts des soudards de Kiev sont arrivés dans des zones quasi désertées par les habitants.

Kiev, plutôt que de payer ses factures de gaz alimentant l'eau chaude de sa population, préfère entretenir une armée de 100 000 hommes pour continuer depuis 3 ans maintenant et en toute impunité ses bombardements à caractère génocidaire sur les civils de Donetsk et Lugansk.
Depuis 2 semaines une nouvelle escalade est en cours sur ce front du Donbass et chaque jour, chaque nuit, des innocents tombent sous les coups d'une artillerie ukrainiennes subventionnée par l'Union Européenne et conseillée par L'OTAN.

A Oktyabrsky, les murs et les portes sont devenus les pages tragiques d'une Histoire européenne honteuse
Si seulement l'armée russe pouvait être à nos côtés, comme le prétendent les communiqués fantasmés d'une merdiacratie occidentale délirante, cette guerre serait achevée en 2 semaines, les larmes et le sang cesseraient de couler dans le Donbass et les criminels condamnés iraient danser la gigue des pendus avec leurs commenditaires occidentaux.
Mais la Russie que sa mentalité et ses traditions commandent de se défendre plutôt que d'attaquer attend patiemment que Kiev "franchisse le Rubicon" (selon mon coeur qui vit ici à Oktyabrsky, la ligne rouge sang est franbchie depuis longtemps !)..

En attendant le Donbass, dont la population de la ligne de front est "fatiguée d'avoir peur" tente, à l'image de ces babouchkas héroïques,  de survivre  entre le bélier colonialiste occidental et le rempart impérial russe !


Erwan Castel, volontaire en Novorossiya

Sous les blessures béantes des maisons abandonnées la vie reste là
 opposant une force de la Nature tenace et belle à la folie de l'Homme suicidaire et laid....

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jeudi 15 juin 2017

Interlude musical

Chroniques d'Oktyabrsky 07


Ce peuple du Donbass, même au coeur de ses quartiers bombardés par l'armée ukrainienne ne cessera jamais de m'étonner... :

Passant par la gare ferroviaire avant que ne reprennent de nouveaux bombardements, j'ai été interpellé par 2 musiciens, riverains de mon quartier, faisant la manche dans le passage piéton souterrain traversant les vois ferrées silencieuses : "Fransous ! slouchaech eta !"

Le temps de sortir ma caméra et hop... me voilà gratifié d'un clin d’œil musical bien français du début des années 70 (Michel Delpech "Pour un flirt"), histoire d'oublier un peu la guerre et d'évoquer "un temps "que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître" mais où la gouvernance française n'était pas le servile laquais de la ploutocratie mondialiste que nous connaissons aujourd'hui et qui précipite l'Europe vers une nouvelle guerre fratricide...


Le peuple du Donbass comme tous les autres peuples de la Russie, n'en déplaise aux bouffons BHL, Macron, Attali and Co, garde en mémoire l'amitié éternelle existant entre les français et les russes, et ne manque jamais une occasion de la chanter... ou de la boire !

Erwan Castel, volontaire en Novorossiya 

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Erwan

mardi 13 juin 2017

News Front à Oktyabrsky / 1

Rencontre française au milieu des ruines 
Philippe Calfine sur le front d'Oktyabrsky, ici dans la rue Stratanovtov au niveau de l'aéroport
Dans un article récent, j'évoquais la venue sur le front d'Oktyabrsky de Philippe Calfine, reporter français travaillant à News Front, et que je remercie d'être venu dans le quartier où j'habite pour mieux rendre compte de l'aggravation de la situation sur ce secteur. 

Philippe est aujourd'hui un "ancien", et parmi les volontaires français avec Nicolas Pierrot aujourd'hui en République de Lugansk qui sont dans le Donbass depuis plus de 2 ans et demi. Nous l'avions déjà rencontré ici en novembre 2015 au cours d'une interview réalisée par Laurent Brayard,  

Aujourd'hui, Philippe a troqué comme moi le fusil d'assaut contre la caméra pour s'engager dans la guerre de l'information mais tout en restant sur le front militaire qu'il connait bien aujourd'hui.

Voici la première partie de ce reportage réalisé le dimanche 11 juin à Oktyabrsky :

Erwan Castel, volontaire en Novorossiya

Source de l'article : News Front

Equipe française à Oktyabrsky : 
Tirs au ZSU 23/2, au mortier de 82 et 120mm et par véhicules blindés.


Par Philippe Calfine

Date de publication: 13 06 2017, 15:57

"Invité par Erwan Castel ce dimanche 11 juin, je me suis rendu sur place dans le quartier où il réside, à Oktyabrsky, constater de mes yeux l’aggravation de la situation de cette zone frappée régulièrement par les bombardements Ukrainiens

Les bombardements avaient commencé alors que je me rendais sur place, balayant une large zone allant de Pesky jusqu’à Spartak. Après être passé à Iversky au Monastère de Saint-Iver, nous nous sommes déplacés par la rue Stratanovtov jusqu’au pont de Putilovka complètement détruit sous les bombardements Ukrainiens bloquant l’accès principale entre le quartier Oktyabrsky et celui de Kievsky.

Film d’auteur du correspondant militaire des équipes News-Front, Philippe Calfine


Très peu d’habitants encore sur place, nous rencontrons tout de même une dame agée dans la rue dévastée de Stratanov. Notre première approche fû agitée, ayant peur que nous soyons des journalistes étrangers venu faire une mauvaise image de la population locale et du Donbass, comme elle nous l’expliquera ensuite. Elle nous raconta brièvement son histoire, gâchée depuis 3 ans, par la peur que le prochain obus la touche directement, effectivement, un grand nombre de maisons voisines n’ont plus de toit ni de fenêtre, avec des murs criblés d’impacts en tout genre

Erwan Castel sur une des nombreuses tombes détruites du cimetière de Monastère de Saint-Iver

Ces derniers jours les ukrainiens ont violé le cessez-le-feu sur 22 localités de la république par artillerie, tanks, lances-mines, véhicules blindés de combat d’infanterie, BTR, lance-grenades et les armes de tireurs


Les Ukrainiens continuent encore aujourd’hui impitoyablement à s’en prendre à la population civile. Les maisons tombent en ruines. Chaque jour, nous établissons de nouvelles victimes civiles

News Front continue à suivre la situation extrêmement tendue en DNR"

Philippe Calfine pour News Front